Débat Politique

La légalisation du cannabis au Canada :

La consommation de cannabis à des fins médicales est légale au Canada depuis 2001 et l’accès au cannabis médical est actuellement régi par le Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales (RACFM).  Le RACFM a remplacé l’ancien Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM), qui a été en vigueur du 31 mars 2014 au 24 août 2016 en réaction à la décision rendue par la Cour fédérale du Canada dans l’affaire Allard c. Canada.  Avant le RMFM, l’accès au cannabis à des fins médicales était autorisé en vertu du Règlement sur l’accès à la marihuana à des fins médicales (RAMFM), qui est entré en vigueur en 2001 et a été abrogé en 2014.

Le gouvernement fédéral a manifesté son intention de légaliser, de réglementer strictement et de restreindre l’accès au cannabis à des fins récréatives et prévoit adopter une nouvelle législation au printemps 2017, après un important processus de consultation.

Le regroupement Médecins pour accès responsable a examiné soigneusement les nombreux problèmes liés à la consommation de cannabis, tant à des fins médicales que récréatives, et a défini une série de principes qui appuient son but ultime, c’est-à-dire de protéger la santé des Canadiens, et particulièrement chez les populations à risque comme les jeunes. Ces principes incluent notamment :

  • Que la consommation de cannabis comporte à la fois des bienfaits et des préjudices importants et il est nécessaire d’effectuer davantage de recherche.

  • Que les modèles de recherche traditionnels sont possiblement trop limitatifs et ne s’appliquent pas facilement au cannabis. D’autres modèles doivent être envisagés, car la profession médicale et les autorités de réglementation souhaitent élaborer des lignes directrices, des politiques et des normes fondées sur des faits.

  • Que des solutions axées sur la technologie doivent être adoptées afin de réduire le fardeau administratif imposé aux médecins prescrivant du cannabis et aux patients, et de faciliter l’évaluation et la recherche continues.

  • Qu’une approche de santé publique englobant à la fois la consommation de cannabis à des fins médicales et récréatives est requise.

  • Que le soutien, la formation et la participation des médecins sont indispensables si ces derniers doivent faire partie intégrante de la solution qui vise ultimement à protéger la santé publique.

  • Que l’accès au cannabis par les populations à risque doit inclure des exigences ou des restrictions supplémentaires dans le but de réduire les dangers (par exemple, une formation obligatoire pour les jeunes de moins de 25 ans ou l’accès à des quantités moindres).

  • Que les règlements et les solutions doivent être réalistes et pratiques si on veut qu’ils soient efficaces. Ils doivent pouvoir évoluer au fur et à mesure que de nouvelles informations sont disponibles et que les cadres légaux et sociopolitiques continuent d’évoluer.

Pourquoi les médecins doivent-ils s’impliquer?

Le Canada a l’un des taux les plus élevés de consommation de cannabis dans le monde, particulièrement chez les jeunes. Bien qu’il existe des bienfaits potentiels liés à la consommation de cannabis, nous ignorons encore beaucoup de choses sur les effets secondaires, les méfaits potentiels et les conséquences à long terme. Nous ne savons pas non plus comment le cannabis se compare aux formules standards de cannabinoïdes comme le nabilone or dronabinol.

À cause de ces risques, nous croyons que la légalisation doit inclure des mesures visant à limiter rigoureusement l’accès et à favoriser des recherches à grande échelle qui permettront d’obtenir des réponses à des questions essentielles liées à l’efficacité et aux effets secondaires potentiels. Des recherches et une cueillette à grande échelle de données scientifiques sont requises.

Le cannabis non normalisé offert sur le marché noir ne peut constituer un substitut aux médicaments d’ordonnance autorisés pour effectuer des recherches cliniques. Le Canada occupe une position privilégiée, car tous les patients consommant du cannabis médical ont accès à des formules normalisées dotées de concentrations connues d’ingrédients actifs, une condition sine qua non pour effectuer des recherches cliniques rigoureuses.

Nous avons aujourd’hui largement dépassé le discours de l’époque de la prohibition où la question du cannabis n’était envisagée que sous l’angle de la justice pénale. Nos enfants vivent dans une période où le cannabis était et sera toujours accessible facilement, toléré par la société et représentant fort possiblement une forme acceptable d’automédication pour un éventail de conditions médicales. Plusieurs personnes ont même proposé des mesures précises, comme la campagne « First Time 5 » qui a pour but d’informer les consommateurs de cannabis qui en sont à leurs premières expériences.

Nous partageons les préoccupations du Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT) et endossons leurs conclusions. D’autres organismes ont également fait part de leurs préoccupations au sujet de la politique en matière de cannabis, notamment :

Le regroupement Médecins pour accès responsable prône une approche visant la réduction des méfaits liés au cannabis et le détournement du cannabis auprès des jeunes, qui constitue ses priorités.
Nous croyons également que nos associations médicales doivent inclure davantage de médecins disposant d’une expertise en matière de cannabis dans le processus d’élaboration de règlements, de lignes directrices et de pratiques exemplaires.

Envoyer Le Bon Message

« La perception que le cannabis est une drogue sûre est une réaction erronée à un passé d’exagération quant à ses risques pour la santé. »

– Wayne Hall

Le risque de la légalisation est que nous pourrions envoyer « le mauvais message » :

  • Et plus précisément, que le cannabis est sûr et inoffensif,« Le rendre plus accessible pour les adultes – même s’il y a des restrictions en place — augmentera l’accès pour les adolescents. Les campagnes pour légaliser le cannabis peuvent avoir pour effet de convaincre les jeunes que le cannabis n’est pas dangereux, ce qui peut avoir un impact dévastateur sur leur santé et leur développement tout au long de leur vie. » - Seth D. Ammerman, MD, membre de l’American Academy of Pediatrics Committee on Substance Abuse et les problèmes liés au cannabis sont soit largement exagérés ou minimisés et peuvent être facilement gérés plus tard, au fur et à mesure qu’ils surviennent. Cette perspective, appuyée par plusieurs études favorables sur les méfaits liés au cannabis, encourage une approche très libérale dans laquelle la liberté personnelle et la commodité jouent un rôle de premier plan sur les résultats escomptés de la légalisation.

Un mécanisme d’accès strict enverrait « le bon message » :

  • Les risques associés au cannabis et aux nouveaux concentrés très puissants demeurent largement inconnus et doivent faire l’objet de recherches, la consommation peut causer des dommages importants et l’accès au cannabis pour les populations vulnérables comme les jeunes et les gens ayant des antécédents de maladies mentales« Les efforts visant à prévenir, à réduire ou à retarder la consommation de cannabis – particulièrement chez les jeunes qui sont particulièrement vulnérables aux risques liés au cannabis – peuvent entraîner une baisse des taux de problèmes de santé mentale, ce qui permet d’éviter des souffrances inutiles et des coûts au système de santé. » - CCLT, Dissiper la fumée entourant le cannabis, April 2015doit être contrôlé et supervisé. Cette approche reconnaît les conséquences incertaines d’une plus grande normalisation du cannabis et prône une instauration prudente et progressive, fondée sur des preuves et non de l’optimisme.

Le cannabis et le dilemme des médecins

Les médecins sont divisés sur la question

La profession médicale est divisée sur la question du cannabis médical. Une étude effectuée en 2012 par l’Association médicale canadienne (AMC) a révélé que 64 % des médecins interrogés craignaient que certains patients qui demandent du cannabis médical l’utilisent à des fins récréatives. L’AMC estime également que nous ne disposons pas de preuves suffisantes pour en soutenir l’utilisation à des fins cliniques. La légalisation à des fins récréatives divise les médecins encore davantage. Même parmi ceux qui reconnaissent les bienfaits médicaux du cannabisLe cannabis est une substance complexe. Il contient près de 500 composés différents et nous possédons peu ou pas de connaissances sur leurs effets. Il peut même y avoir des interactions complexes entre les différents composés, ce qui crée un « effet d’entourage ». Nous ne savons toujours pas exactement comment le cannabis affecte le cerveau en développement, mais la recherche pourra peut-être un jour nous donner des réponses plus claires. Pour l’instant, la prudence devrait primer. Il est intéressant de noter que la signature chimique complexe du cannabis permet de le retracer facilement à l’aide d’analyses médico-légales, dans la mesure où le matériel source est systématiquement contrôlé. et en prescrivent à leurs patients, plusieurs ne sont pas d’accord avec l’idée d’ajouter un autre risque potentiel sur la santé publique à la liste qui contient déjà l’alcool, le tabac et l’abus d’opioïdes.Les comparaisons entre l’alcool, le tabac et le cannabis sont inexactes à plusieurs niveaux et devraient être évitées, car elles ont tendant à ajouter de la confusion dans le débat. Par exemple, l’effet d’une ou deux consommations d’alcool s’estompe rapidement, alors que l’effet du cannabis se fera sentir chez une personne pendant le reste de la journée et des effets légers peuvent durer pendant des semaines. Tout ce que nous savons est que les dommages sont plus insidieux que ceux causés par l’alcool et le tabac et qu’ils sont passés relativement inaperçus parce qu’aucun décès n’a été directement attribué à une intoxication aiguë. Les dommages mineurs au cerveau ne font jamais les manchettes. D’autres voient la légalisation comme la solution la plus sensée pour réduire les méfaits disproportionnés de la criminalisation et prévoient des conséquences négligeables à long terme sur la santé publique.  

Il semble y avoir un consensus voulant que la possession et la consommation de cannabis à des fins personnelles ne devraient pas être pénalisées par de lourdes conséquences pénales. Médecins pour accès responsable partage ce point de vue, tout en maintenant que la légalisation s’accompagne d’un plus grand risque de normaliser cette drogue et d’en accroître possiblement la consommation.

Les preuves :

Bien qu’il existe un ensemble de preuves grandissant à l’échelle internationale, ce n’est que depuis peu de temps que le cannabis a fait l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques à petite échelle et s’est révélé efficace pour traiter plusieurs conditions médicales. Cependant, selon les normes des essais traditionnels de médicaments contrôlés, la quantité de preuves n’atteint toujours pas un niveau acceptable pour formuler des recommandations cliniques et des résultats contradictoires ont été obtenus. Par exemple, une étude récente a montré une diminution des décès liés aux opioïdes dans les endroits disposant de lois relatives au cannabis médical.

De plus, de nombreuses conditions contenues dans le document Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM)de Santé Canada reposent sur des données non scientifiques et cela a créé un dilemme particulier pour les médecins. Ils étaient autorisés à prescrire du cannabis pour ces conditions qui n’avaient pas été prouvées, mais cette pratique est totalement contraire au paradigme fondé sur des preuves et nos associations médicales ne sont pas en mesure de fournir un encadrement adéquat.

Rôle de gardien : usage médical ou récréatif?

En tant que médecins qui prescrivent également du cannabis médical, notre expérience directe de cette drogue puissante nous a permis d’acquérir un point de vue unique. Même si nous sommes convaincus de la valeur thérapeutique du cannabis et de ses composés connexes pour certaines conditions, nous demeurons inquiets face au manque de recherche médicale, d’encadrement et de surveillance réglementaire. Nous sommes également préoccupés par le fait que certains médecins prescrivent du cannabis pour des conditions ayant des risques connus, par exemple chez les femmes enceintes.

Une étude publiée en 2016 a révélé que 86 % des gens ayant dit consommer du cannabis à des fins médicales en consommaient également à des fins récréatives. Ce n’est pas parce que quelque chose est qualifié de « médical » qu’il l’est. En tant que médecins, nous sommes devant un dilemme de gardien par rapport aux motifs récréatifs de certains patients ou à la résistance de patients à essayer des traitements conventionnels pour traiter leur condition. Nous avons également observé des effets secondaires imprévisibles, mesuré le risque de dépendance et conseillé des patients qui avaient subi les conséquences parfois catastrophiques de troubles liés à l’utilisation de cannabis. Dans ce contexte, les membres de Médecins pour accès responsable se sentent tenus de mettre les autorités en garde et de les inciter à adopter une approche des plus prudentes.

En vertu du Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM) , la prescription de cannabis au Canada s’effectue toujours en fonction des connaissances, des compétences et du jugement des médecins.

Bien que Santé Canada recommande de limiter l’usage du cannabis médical à un nombre restreint de conditions médicales, comme les maladies liées au VIH et la sclérose en plaques, il a été démontré que le système endocannabinoïde joue un rôle pour une longue liste d’autres conditions médicales, incluant le diabète, le cancer, l’athérosclérose, le TDAH, l’anxiété, l’Alzheimer et la schizophrénie. Cependant, le cannabis ne constitue pas l’option de traitement généralement acceptée pour la plupart de ces conditions en ce moment.

Sans direction claire de nos associations médicales, plusieurs médecins ne sont pas à l’aise avec le cannabis médical et refusent d’en prescrire à leurs patients, tandis que d’autres se sentent interpellés par un appel aux armes et offrent un accès sans poser de questionsAu Montana en 2014, 10 médecins ont écrit 90 % des recommandations pour du cannabis de l’État et l’un d’entre eux en a écrit à lui seul 40 %. En Arizona, 24 médecins ont écrit 75 % de l’ensemble des recommandations. à pratiquement tous les patients qui en demandent.

Médecins pour accès responsable opte pour un juste milieu et estime que les patients devraient avoir accès plus facilement au cannabis médical pour un nombre limité de conditions et pour des essais cliniques suite à une sélection et à une évaluation appropriées.

Le cannabis ne constitue pas pour l’instant un traitement de première intention pour aucune condition médicale. Notre approche permettrait d’effectuer des recherches cliniques à grande échelle qui aideraient à déterminer son véritable potentiel thérapeutique.

Les médecins sont également confrontés à d’autres défis dans leur rôle de gardien. Les règlements actuels régissant l’accès au cannabis à des fins médicales imposent un fardeau administratif considérable aux médecins, aux patients et aux fournisseurs. Bien que des contrôles soient absolument essentiels, lorsqu’ils deviennent très fastidieux, ils empêchent les patients d’avoir accès à du cannabis de qualité médicale par des voies légitimes et les incitent à se procurer du cannabis du marché noir n’offrant aucune garantie de qualité et de sécurité. Certains médecins imposent également des frais supplémentaires aux patients pour couvrir les coûts administratifs. Pour ces raisons, Médecins pour accès responsable croit que nous devrions faire une meilleure utilisation de la technologie afin d’atténuer le fardeau administratif, tout en recueillant des données qui pourraient être utilisées à des fins de recherche.

En attente de preuves (et de lignes directrices) :

Les médecins ont plusieurs interrogations par rapport au cannabis comme médicament. Les effets analgésiques et calmants du THC et de ses dérivés s’accompagnent souvent de réactions imprévisibles allant de l’anxiété à la paranoïa ou un état proche de la transe. À l’heure actuelle, nous devons reconnaître que nous ne sommes pas les experts. Des décennies de prohibition ont mis la recherche clinique entre les mains des patients, des producteurs et de quelques médecins holistiques téméraires. Bien que leur courage mérite d’être salué, nous devons prendre ces données empiriques et y appliquer la rigueur de la recherche clinique pour maximiser les bienfaits et minimiser les méfaits.

Dans l’intérêt des patients, nous devons être prêts à tenir compte des meilleures preuves qui existent et à utiliser ces preuves pour nous permettre de prendre des décisions plus éclairées quant au traitement de chaque patient. Les risques associés à la consommation de cannabis varient considérablement chez un patient mourant souffrant de douleurs et d’inconfort extrêmes et chez une femme enceinte ayant des nausées.

Les obstacles auxquels nous sommes confrontés sont nombreux, car nos associations médicales ont pris leurs distances vis-à-vis de ces questions.

Médecins pour accès responsable croit que les médecins doivent prendre part à ce débat et qu’ils doivent le faire de manière équilibrée et sensée. Nous devons également amorcer un dialogue avec nos patients. Nous pouvons choisir d’ignorer la réalité que représentent le cannabis et sa consommation, mais la plupart de nos patients ne le feront pas. Ils vont explorer et s’automédicamenter, avec ou sans notre approbation.

Les risques de la légalisation

Parmi les dangers liés à la légalisation, il y en a deux qui nous inquiètent particulièrement : le risque qu’il y ait une augmentation de la consommation et les conséquences du cannabis sur le cerveau en développement. Ces sujets ont fait l’objet de nombreux débats, le mouvement prolégalisation s’engageant avec le mouvement prohibitionniste dans une guerre de mots en brandissant des études, des preuves et des chiffres. Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences à long terme de la légalisation du cannabis, mais il serait préférable d’adopter une approche prudente.

Le cannabis et le cerveau en développement :

L’augmentation de la consommation et le détournement vont inévitablement accentuer les méfaits liés au cannabisBien que les dommages liés au cannabis sont principalement observés chez un sous-groupe limité de personnes qui consomment du cannabis en grande quantité ou qui ont commencé à en consommer à un jeune âge, il y a de vives inquiétudes par rapport aux dommages potentiels à long terme de la légalisation du cannabis chez les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale. Bien qu’un lien de causalité n’ait pas encore été établi, on estime que les consommateurs fréquents de cannabis courent de 50 % à 200 % plus de risques de souffrir d’une psychose et que la consommation de cannabis ayant une teneur plus élevée de THC expose les consommateurs à un risque plus élevé de souffrir de problèmes de santé mentale. Parmi les patients ayant une dépendance au cannabis, 61 % ont un trouble concomitant de l’humeur, 45 % ont un trouble anxieux et 31 % des patients schizophrènes consomment du cannabis. Les patients schizophrènes qui consomment du cannabis sont deux fois plus à risque que ceux qui n’en consomment pas de ne pas prendre correctement leurs médicaments ou de ne pas les prendre du tout, et six fois plus à risque d’abandonner complètement le traitement. Le cannabis et les accidents de la route : Bien qu’aucun décès causé directement par le cannabis n’ait été signalé, plus 4 000 ou 12 % d’accidents mortels de la circulation sont liés au cannabis chaque année aux États-Unis.. Bien que ces méfaits soient principalement concentrés chez un groupe limité de gens faisant une consommation importante de cannabis ou qui ont commencé à en consommer à un âge précoce, de grandes inquiétudes sont soulevées quant aux conséquences potentielles à long terme de la légalisation du cannabis sur les gens souffrant de maladies mentales. Bien qu’un lien de causalité n’ait pas été établi, on estime que les individus faisant une consommation fréquente de cannabis présentent de 50 % à 200 % plus de risques de développer une psychose et que le cannabis ayant une teneur plus élevée en THC crée un risque plus grand chez les consommateurs de souffrir de maladies mentales. Chez les patients ayant une dépendance au cannabis, 61 % souffrent d’un trouble de l’humeur concomitant et 45 % d’anxiété. 31 % des patients schizophrènes consomment du cannabis et ils sont deux fois plus susceptibles que les gens qui n’en consomment pas de ne pas prendre leurs médicaments correctement ou de ne pas les prendre du tout et six fois plus susceptibles d’abandonner totalement le traitement. Le cannabis et les accidents de la route : Bien qu’aucun décès n’ait été directement causé par le cannabis, plus de 4 000 ou 12 % des accidents de la route mortels sont associés au cannabis aux É.-U. chaque année. On a accordé beaucoup d’attention à la question des dommages causés sur le cerveau en développement et elle est loin de faire l’unanimité.

De plus en plus de données indiquent que la consommation précoce de cannabis peut avoir des conséquences marquées et permanentes sur le cerveau en développementLe propre système cannabinoïde du corps humain est des plus complexes et il joue un rôle déterminant dans le développement du cerveau. Il module subtilement les communications entre les neurones, il renforce ou affaiblit certaines connexions et favorise la formation de neurones. Ce processus prend fin vers l’âge de 25 ans et un nombre croissant de données scientifiques ont tendance à appuyer l'hypothèse voulant que la consommation régulière de cannabis avant cet âge puisse causer des dommages légers mais permanents au cerveau. Si nous voulons que la légalisation du cannabis s’effectue correctement, il s’agit probablement du facteur le plus important que nous devons pris en considération.. Il se peut que ce risque a. Une consommation régulière et excessive de cannabis chez les adolescents peut entraîner une baisse de quotient intellectuel allant jusqu’à huit points.
b. Les adolescents qui ont commencé à consommer du cannabis avant l’âge de seize ans obtiennent des résultats considérablement inférieurs aux tests neuro-cognitifs que les personnes qui ont commencé à en consommer plus tard et risquent deux fois plus d’abandonner leurs études secondaires que les jeunes qui n’en consomment pas.
c. Les adolescents toxicomanes qui avaient diminué leur consommation d’alcool ou de drogues fréquentaient davantage l’école. Cela est également le cas pour ceux qui consomment trop de cannabis, mais seulement s’ils arrêtaient complètement de consommer.
d. Les adolescents qui fument du cannabis sont plus susceptibles que les adultes de faire une consommation excessive d’alcool.
e. 87 % des gens qui ont un problème de consommation de cannabis ont commencé à en prendre avant l’âge de 17 ans.
Il se peut que le risque soit propre au cannabis, mais les études présentent des conclusions divergentes. Une étude ayant utilisé des jumeaux a remis en question le rôle direct du cannabis et laissé entendre que d’autres facteurs pourraient expliquer le déclin cognitif chez les adolescents.  

Nous croyons qu’il est impératif de régler cette question, mais des recherches utilisant du cannabis non normalisé provenant du marché noir ne permettront pas de résoudre le problème. Les produits à base de cannabis ont rapidement évolué au cours des dernières décennies et ils contiennent maintenant des concentrations très élevées de THC et peu ou pas de CBD, un autre cannabinoïde présent dans la plante qui pourrait (ou non) avoir des effets positifs. Faire la lumière dans ce dossier devrait constituer une priorité, mais il faudrait de grandes cohortes de consommateurs afin d’être en mesure de déterminer le profil d’innocuité (s’il y a lieu) des différentes souches.

Une initiation précoce et un usage fréquenta. Les jeunes de 15 à 24 ans consomment trois fois plus de cannabis que les adultes de plus de 25 ans, ce qui en fait le plus important marché cible potentiel.
b. Les enfants qui consomment du cannabis sont quatre fois plus susceptibles de devenirs des consommateurs chroniques de doses élevées, le type de consommateur qui génère des ventes régulières pour l’industrie du cannabis.
c. Une dépendance au cannabis s’observe chez 9 % des consommateurs qui ont commencé à consommer à l’âge adulte, mais ce chiffre peut atteindre 17 % chez ceux qui ont commencé à l’adolescence.
d. Dans le cadre d’un sondage effectué en 2014 par l’International Journal of Drug Policy, 10 % des élèves du secondaire affirmaient qu’ils ne consommaient pas de cannabis, mais qu’ils le feraient si c’était légal.
e. La légalisation du cannabis n’éradiquera pas l’abus d’alcool. Bien qu’il semble optimiste de croire que la légalisation favorisera le remplacement de l’alcool par le cannabis et réduira les dommages, la recherche a révélé que les consommateurs de cannabis problématiques sont également plus susceptibles d’avoir un problème d’alcool.
 sont les deux principaux facteurs associés aux dommages à long terme du cannabis. La prévalence de la dépendance au cannabis est deux fois plus élevée chez les personnes qui commencent à en consommer à l’adolescence (17 % vs 9 % chez les adultes) et puisque le risque perçu par les adolescents face au cannabis n’a pas cessé de diminuer dans les sondages depuis les années 90, le message que nous enverrons par rapport à la légalisation aura une incidence directe sur les choix que feront les adolescents.

L’opinion publique sur la sécurité relative du cannabis peut sembler positive pour l’instant, mais ce n’est pas un indicateur clair de risques futurs. La cocaïne était essentiellement perçue comme une drogue à la mode dans les boîtes de nuit dans les années 70 et au début des années 80. Cette opinion a changé du tout au tout quand une vedette de basketball d’université américaine est décédée d’une surdose en 1986. La perception négative chez les élèves du secondaire a doublé et la consommation a chuté des deux tiers, pour demeurer relativement stable depuis. Aucun programme de sensibilisation aux drogues conçu pour les écoles ne pourrait avoir autant de succès. Il a fallu une tragédie pour changer l’opinion publique. Une intoxication aiguë à des produits comestibles contenant du cannabis a récemment été associée à des suicides inexpliqués aux États-Unis, mais puisqu’aucun décès n’a été directement attribué à une intoxication, nous nous trouvons face à une future menace insidieuse.
-Ed Gogek

Cela représentera un défi de taille, car il se peut que l’abus de cannabis devienne une source importante de revenus pour l’industrie du cannabis. Les industries de l’alcool et du tabac se sont farouchement opposées à la légalisation visant à réduire la consommation, même si la preuve indiquait clairement la présence de conséquences importantes. Lorsque 50 % des ventes d’alcool sont effectuées par 10 % des buveurs, il n’est pas surprenant qu’au Colorado, seulement 4 % du cannabis soit vendu à des consommateurs occasionnels et que moins du tiers des utilisateurs de cannabis consomment 87 % du cannabis vendu dans cet État. Même après une série de surdoses accidentelles chez des enfants, le ministère de la santé du Colorado a fait face à une opposition considérable quand il tenté de limiter les produits comestibles en 2014, ce qui a suscité l’indignation de l’industrie. Les produits comestibles imprégnés de cannabis représentent maintenant 45 % des ventes et ce chiffre augmente rapidement.

La légalisation fait-elle augmenter la consommation?

Plusieurs croient que la prohibition a échoué lorsqu’on considère les nombreux maux occasionnés par le trafic de drogues illégales et les poursuites criminelles abusives. Pourtant, des données historiques laissent à croire que la prohibition a été efficace pour diminuer la consommation d’alcool et d’opium.

La question de savoir si la légalisation fera ou non augmenter la consommation est toujours en suspens. Plusieurs études menées aux États-Unis indiquent clairement que la consommation chez les adolescents augmentera avec la légalisation,Selon une étude, entre 2005 et 2011, les taux liés à la consommation chez les adolescents ont augmenté de 33 % dans les États où le cannabis médical est légalisé, mais de 6 % seulement dans les États n’ayant pas adopté cette législation. du moins à court terme. Des données duSAMHSA montrent que la consommation de cannabis chez les jeunes de plus de 12 ans a augmenté de 6,2 % à 8,4 % entre 2002 et 2014 et que le cannabis est au premier rang des drogues pour lesquelles les adolescents américains ont besoin de traitement et au deuxième rang chez les adultes, après l’alcool. Selon le National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions la prévalence de la consommation de cannabis a doublé aux États-Unis depuis l’adoption de la législation sur le cannabis médical à la fin des années 1990 et près du tiers des consommateurs ont manifesté un trouble lié à l’usage du cannabis. Au Colorado, les données indiquent également que la légalisation entraîne d’autres problèmes graves.a. Selon une étude, en 2011, près d’un jeune sur quatre fréquentant l’école secondaire a admis consommer du cannabis, une moyenne trois fois supérieure à la moyenne nationale.
b. Selon une étude, la consommation de cannabis a augmenté entre 2008 et 2010, puis 2010 et 2012, de 39 % chez les jeunes du secondaire (9e à 12e années) et de 50 % chez les jeunes du premier cycle du secondaire (6e à 8e année).
c. La douleur chronique a été décrite comme étant « épidémique » depuis l’adoption de Loi sur la marijuana à des fins thérapeutiques, plus de 90 % des ordonnances de cannabis médical étant rédigées pour de la douleur chronique non liée au cancer, un problème médical admissible très subjectif, et 70 % des ordonnances de cannabis médical étant rédigées pour des hommes entre 25 et 34 ans, le groupe démographique le plus susceptible de développer une dépendance. En fait, la majorité des patients souffrant de douleurs chroniques sont des femmes et les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’obtenir des soins médicaux pour la douleur chronique et l’âge moyen le plus courant pour la douleur chronique chez les hommes est la fin de la soixantaine.
d. Une étude effectuée en 2014 par le ministère de la santé publique du Colorado a révélé que le taux de consommation de cannabis chez les adultes était deux fois plus élevé que dans le reste du pays et que le tiers de ces consommateurs disaient en faire une consommation quotidienne et près du cinquième disaient avoir conduit sous l’effet de la drogue.
e. Un sondage effectué en 2014 a indiqué qu’une faible majorité d’électeurs du Colorado étaient mécontents de la décision de légaliser la drogue.
 

Les guerres de l’opium en Chine sont un bon exemple des conséquences de la légalisation de la drogue. En 1836, l’empereur de Chine a tenu une série débats sur l’opium entre les partisans de la légalisation et ceux qui favorisaient une répression accrue de l’opium. Les partisans de la légalisation estimaient que les vrais problèmes avec l’opium provenaient du crime organisé et que le fait de légaliser et de taxer l’opium générerait d’énormes revenus. Les Britanniques ont finalement forcé le gouvernement chinois à adopter la légalisation en 1858 et le résultat s’est avéré désastreux. À son apogée, on estimait que plus du quart de la population masculine consommait de l’opium, un problème qui a dû être réglé par la répression brutale de la révolution communiste en 1949. Un autre exemple est la prohibition de l’alcool aux États-Unis au début du 20e siècle. Bien que l’on ne puisse nier le fait qu’elle ait alimenté le crime organisé, elle a également permis de réduire la consommation et le nombre de décès causés par la cirrhose des deux tiers.

Entre 2005 et 2011, les taux liés à la consommation chez les adolescents ont augmenté de 33 % dans les États où le cannabis médical est légalisé, mais de 6 % seulement dans les États n’ayant pas adopté cette législation. En 2011, près d’un jeune sur quatre fréquentant l’école secondaire a admis consommer du cannabis, une moyenne trois fois supérieure à la moyenne nationale. Entre 2008 et 2010, puis 2010 et 2012, la consommation de cannabis a augmenté de 39 % chez les jeunes du secondaire (9e à 12e années) et de 50 % chez les jeunes du premier cycle du secondaire (6e à 8e année).

La douleur chronique a été décrite comme étant « épidémique » depuis l’adoption de la loi sur la marijuana à des fins thérapeutiques, plus de 90 % des ordonnances de cannabis médical étant rédigées pour de la douleur chronique non liée au cancer, un problème médical admissible très subjectif, et 70 % des ordonnances de cannabis médical étant rédigées pour des hommes de 25 à 34 ans, le groupe démographique le plus susceptible de développer une dépendance. En fait, la majorité des patients souffrant de douleurs chroniques sont des femmes et les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’obtenir des soins médicaux pour la douleur chronique et l’âge moyen le plus courant pour la douleur chronique chez les hommes est la fin de la soixantaine.

Une étude effectuée en 2014 par le ministère de la santé publique du Colorado a révélé que le taux de consommation de cannabis chez les adultes était deux fois plus élevé que dans le reste du pays et que le tiers de ces consommateurs disaient en faire une consommation quotidienne et près du cinquième disaient avoir conduit sous l’effet de la drogue.

Un sondage effectué en 2014 a indiqué qu’une faible majorité d’électeurs du Colorado étaient mécontents de la décision de légaliser la drogue.

Les risques réels du détournement :

Le détournement de médicaments désigne le fait de détourner des médicaments licites à des fins illicites. Cela suppose le détournement de médicaments destinés à une utilisation légale médicalement nécessaire vers une utilisation illégale et généralement non médicalement autorisée ou nécessaire..

Il est difficile d’émettre des hypothèses sur la mesure que prendra le détournement lorsque la légalisation sur le cannabis pendra effet, mais il s’agit d’un exercice nécessaire que nous devons faire afin de nous préparer pleinement à affronter de futurs problèmes.

Selon une étude menée en 2011 dans une clinique de jour pour le traitement de la toxicomanie à Denver, 48,8 % des adolescents disent avoir obtenu leur cannabis grâce au détournement d’une personne ayant un permis pour du cannabis médical . Cela correspond aux données sur le détournement d’analgésiques, qui révèlent que 54 % des gens obtiennent les médicaments par le biais du détournement d’amis ou de membres de leur famille.

La vente dans des points de vente traditionnels (cliniques et points de vente d’alcool provinciaux) et la culture personnelleLa culture personnelle peut sembler une approche sensée au départ, mais encore une fois, le cannabis n’est pas comme l’alcool ou le tabac. Il n’est pas facile cultiver et de traiter le tabac ou de faire une boisson alcoolisée de qualité qui est meilleure et moins chère que ce que l’on peut acheter au magasin. Le cannabis est une mauvaise herbe et une personne ayant peu d’expérience peut produire une variété d’envergure mondiale. Une plante mature peut générer jusqu'à une livre de cannabis et prend habituellement 3-4 mois à maturer. Tout comme les analgésiques, il existe le même risque qu’une quantité importante de « restes » de cannabis devienne une source de revenus supplémentaires. présentent un risque de détournement de sources licites et illicites et il sera particulièrement difficile de réglementer et d’appliquer les lois  

La culture personnelle peut sembler être une approche sensée d’entrée de jeu, mais encore une fois, le cannabis n’est pas comme l’alcool ou le tabac. Ce n’est pas simple de faire pousser et de sécher le tabac ou de fabriquer une boisson alcoolisée qui est meilleure et moins chère que ce qu’on trouve en magasin. Le cannabis est une mauvaise herbe et une personne ayant peu d’expérience peut produire une souche d’excellente qualité. Une plante adulte peut prendre de 3 à 4 mois pour arriver à maturité et produire jusqu’à une livre de cannabis. Tout comme les analgésiques, le cannabis présente le même risque de laisser une portion substantielle de « restes » susceptible de rapporter des revenus considérables.

La surveillance et l’éducation en vue de prévenir le détournement et l’abus continueront d’être des outils que nous pourrons utiliser, comme nous le faisons depuis des générations, mais leur efficacité est limitée.

De plus, le cannabis n’est pas comme l’alcool ou le tabac, qui sont demeurés relativement inchangés depuis un siècle ou plus. En 1880, moins de 1 % de la population fumait des cigarettes. Ce chiffre a changé lorsque l’industrie s’est développée et a commencé la fabrication automatisée de cigarettes à grande échelle. Cela a mené à la création de mélanges plus doux qui ont permis une inhalation plus profonde et une meilleure absorption de la nicotine. Associée à un marketing intelligent, la prévalence du tabagisme a atteint un sommet de 40 % dans les années 50.

L’industrie du cannabis subit une métamorphose similaire. Fumer du cannabis artisanal de baby-boomer des années 60 contenant de 2 à 4 % de THC a graduellement été remplacé par une pratique connue sous le nom de « dabbing », qui utilise des produits hautement purifiés, comme de l’huile de haschisch extraite au butane contenant 90 % de THC ou plus. Ces nouveaux concentrés sont produits en utilisant des méthodes d’extraction potentiellement dangereuses. Nous n’avons aucune idée de leur potentiel de dépendance ni des méfaits à long terme, mais la vente de ces produits concentrés augmente de façon spectaculaire, ce qui constitue une autre raison pour laquelle nous devons refuser d’accepter le détournement comme une réalité sans danger avec laquelle nous devons composer.

Cela représentera un défi de taille, car il se peut que l’abus de cannabis devienne une source importante de revenus pour l’industrie du cannabis. Les industries de l’alcool et du tabac se sont farouchement opposées à la réglementation visant à réduire la consommation, même si la preuve indiquait clairement la présence de conséquences importantes. Lorsque 50 % des ventes d’alcool sont effectuées par 10 % des buveurs, il n’est pas surprenant qu’au Colorado, seulement 4 % du cannabis soit vendu à des consommateurs occasionnels et que moins du tiers des utilisateurs de cannabis consomment 87 % du cannabis vendu dans cet État. Même après une série de surdoses accidentelles chez des enfants, le ministère de la santé du Colorado a fait face à une opposition considérable quand il tenté de limiter les produits comestibles en 2014, ce qui a suscité l’indignation de l’industrie. Les produits comestibles imprégnés de cannabis représentent maintenant 45 % des ventes et ce chiffre augmente rapidement.

Comment Transformer Le Problème en Solution

Évaluation des méthodes traditionnelles

L’équipe de Médecins pour accès responsable est d’avis que la légalisation du cannabis doit être instaurée dans un cadre qui permettrait d’atteindre les objectifs suivants :

  1. Réduire le détournement de cannabis chez les jeunes.
  2. Recueillir des données de recherche clinique indispensables.
  3. Fournir des outils pédagogiques dotés de mécanismes d’évaluation et de référence de patients pour les médecins qui ne sont pas familiers avec le cannabis.

L’avantage de la légalisation réside dans l’utilisation de préparations de cannabis normalisées à des fins de recherche. Les variations naturelles dans la puissance et la structure de chaque plante font qu’il est impossible d’utiliser la version vendue sur la rue de manière sûre et contrôlée.

Nous sommes conscients que l’approche adoptée doit constituer un juste milieu entre les extrêmes Nous sommes conscients que l’approche adoptée doit constituer un juste milieu entre les extrêmes représentés par une prohibition complète et une légalisation non réglementée, qui comportent tous deux d’importantes répercussions sur la société et la santé. Lorsque les règles deviennent trop strictes, le marché criminel prospère. Lorsque les règles deviennent trop souples, les risques de détournement et de dommages causés par la consommation peuvent augmenter.En évaluant les options traditionnelles« Faire toujours la même chose coûte beaucoup plus cher que de changer. » –Bill Clinton qui ont été proposées jusqu’à présent, il est évident qu’aucune d’entre elles ne parvient à atteindre les objectifs suivants :

  • Les cliniques offrent des conseils et de la commodité au lieu d’augmenter l’influence du détournement et du marché noir.
  • La vente de cannabis aux côtés d’alcool dans les points de vente contrôlés par les provinces envoie le message inquiétant que ces substances intoxicantes sont complémentaires.
  • La production personnelle présente des avantages en termes de coûts (que la législation pourrait ajuster en proposant des incitatifs aux personnes consommant de grandes quantités de cannabis médical) ainsi qu’une sélection et un approvisionnement de variétés fiables (également ajustables au fur et à mesure que l’industrie évolue). Des études ont toutefois révélé que le marché gris entourant la production personnelle est particulièrement difficile à réglementer et à faire respecter.

Le Registre Cannabis Québec et le futur de la recherche clinique :

Depuis que Santé Canada a créé un système de production et de distributionLes règlements découlant du Règlement sur la marihuana à des fins médicales adoptés par Santé Canada en 2013 ont permis de créer à l’échelle nationale un système de production et de distribution de cannabis médical strictement réglementé grâce à des normes de contrôle de la qualité strictes et d’un système de livraison de courrier recommandé. de cannabis médical unique et rigoureux à l’aide de courrier recommandé, nous disposons à présent d’une occasion inégalée de résoudre efficacement les problèmes liés au détournement chez les jeunes et au besoin de recherches sur le cannabis à grande échelle. Ce système pourrait servir de base qui permettrait d’atteindre ces objectifs.

Bien qu’il soit sûr, ce système est néanmoins surchargé à cause de frictions administratives imposées à l’heure actuelle aux patients et aux médecins :


Modèle actuel de distribution de cannabis au Canada :

Si nous permettons l’expansion du système de distribution actuel au marché légal à l’aide d’une plateforme centralisée, tout le cannabis vendu à des fins médicales ou récréatives vendu par l’entremise de cette plateforme deviendrait facilement retraçable. Cet aspect, jumelé à une réglementation stricte et à de l’éducation, ajouterait un puissant volet de surveillance pour décourager le détournement auprès de mineurs. Une plateforme centralisée de distribution et de surveillance permettrait également d’avoir un mécanisme de prescription simplifié pour les médecins et un système efficace de cueillette de données de recherche :

Proposition de système de distribution de cannabis à des fins thérapeutiques et récréatives similaire au Registre Cannabis Québec :

Le Registre cannabis Québec propose un modèle qui mérite d’être pris en considération. Une première mondiale pour les consommateurs de cannabis médical, il a déjà amorcé un processus de cueillette de données depuis la mise en œuvre du Règlement sur la marihuana à des fins médicales. L’adoption de ce système à l’échelle nationale et l’intégration d’une application Web de saisie de données comme REDCap™ permettraient au Canada de jouer un rôle de premier plan dans la recherche sur le cannabis, tout en ayant l’avantage de réduire le fardeau administratif et d’améliorer l’accès des patients au cannabis médical.

Ce type de plateforme donnerait au Canada l’occasion de légaliser rapidement le cannabis en effectuant une étude scientifique prudente, ce qui présenterait l’avantage potentiel de favoriser la conformité avec les traités des Nations Unies relatifs au contrôle des drogues.

Après avoir procédé à une analyse rigoureuse, les membres de Médecins pour accès responsable jugent que ce type de solution axée sur une réglementation stricte et une technologie innovatrice pourrait contribuer à ouvrir la voie permettant d’observer une issue plus sûre et prévisible à la légalisation du cannabis.